Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Cette bienveillance, on ne semble la lui accorder qu’en raison même de ses qualités polies. Le même historien y insiste : « Lui-même, par son extérieur charmant, sa distinction et sa grâce parfaites était fort capable d’exciter des passions[1]. » N’est-ce point s’abuser sur les motifs d’un intérêt qui relève d’un ordre moins extérieur ? « Ce pauvre jeune homme », dit, en parlant de lui, la princesse Mélanie de Metternich, la troisième femme du chancelier. Le mot n’est pas à rejeter. Il contient le principe de l’intérêt que peut inspirer le prisonnier, et prend une autre signification que le « mein theures Sœhnchen, mon enfant chéri », par lequel l’impératrice Caroline-Auguste désigne le captif[2]. Il indique que la pitié est la base de tout sentiment féminin à son égard. Elles ont commencé par le plaindre, en grandes dames de cour conquises à la mélancolie de son sourire, et, commencer par plaindre, dans ces conditions, n’est-ce point pour finir en aimant ? Du degré de cet amour nous

  1. Henri Welschinger, Le Duc de Reichstadt... ; déjà cit., Le Correspondant, n° 1054, 25 août 1906, p. 682.
  2. Édouard Wertheimer, Documents inédits sur la maladie et la mort du duc de Reichstadt ; Revue historique, mai-août 1907, tome LXIV, p. 84.