Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/85

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aurons plus loin à juger. Mais, celles-là mêmes qui l’aimeront le moins, parce que c’est le « petit Bonaparte », le fils de « l’usurpateur », de « l’ogre » venu de Corse, celles-là mêmes dont la haine pour le père n’abdiquera point devant les malheurs du fils, et l’accuseront de dissimulation, reconnaîtront en lui (et c’est le cas de la troisième princesse de Metternich) du génie, du talent et de l’esprit. N’est-ce point une concession arrachée à un cœur de femme, dans l’éclair où il se rend à la puissance de la sensibilité ?

C’est avec la double auréole du souvenir impérial et de l’amertume de sa destinée, que le fils de Napoléon apparaît aux femmes. Avec l’unanime pitié des mères de France, il est entré dans l’exil autrichien ; chanté par l’unanime pitié des poètes, – ces vainqueurs des femmes, – il y a vécu ; aimé par l’unanime pitié des amoureuses inconnues, il s’y est éteint.

Toutes ces tendresses veillent son ombre légère. La courbe de sa destinée qui s’achève le ramène à son enfance. Mourant, il cherchera la vie au sein des femmes[1], comme nouveau-né

  1. « Il était si faible, disait le Times (1832), qu’il lui fallait le sein d’une femme pour prendre quelque nourriture. » — « Le lait d’une nourrice qui lui a été ordonné, disait le Moniteur à la date du 4 juillet, paraît produire de bons effets. » — Henri Welschinger, Le Roi de Rome... ; déjà cit., p. 443.