Page:Fleischmann - Le Roi de Rome et les femmes, 1910.djvu/93

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à cet égard ; car je ne pouvais savoir ce qui conviendrait à l’Empereur et au prince de Metternich. Autant par devoir que par prudence, une grande circonspection dans ma conduite m’était imposée, et je ne devais rien faire d’un peu important qu’avec l’assentiment du pouvoir protecteur qui me donnait asile.

Notre conversation finit après avoir duré une demi-heure et avoir été l’objet des remarques de tous les spectateurs. Une fois libre, le prince Metternich étant au bal, je lui soumis immédiatement la question. Il me répondit ces propres paroles : « Il n’y a aucun inconvénient à ce que vous voyiez le duc de Reichstadt et que vous lui parliez de son père. On ne peut le mettre en meilleures mains que les vôtres. Je regarderais comme une mauvaise action de ne pas lui faire connaître Napoléon tel qu’il était et avec la supériorité qui le caractérisait d’une manière si éminente ; mais aussi il est bon qu’il sache quels ont été ses illusions, son orgueil et son ambition, passions qui l’ont perdu et conduit à démolir lui-même sa puissance. Vous, plus que tout autre, êtes capable de lui faire connaître et sentir la vérité. »

Ce raisonnement si simple, si vrai, cette conduite si raisonnable, si loyale envers ce jeune homme, est d’accord avec tout ce que j’ai pu