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156 LITTÉRATURE ORALE

vengea en donnant à l'enfant un visage de singe. Toutefois, cette difformité ne devait durer que jusqu'à son mariage et quinze jours après.

Le roi et la reine étaient au désespoir ; on attendait avec impatience le moment où on pourrait

le marier. Ce moment arriva enfin Enfin,

pour les parents, car le prince n'y mettait pas d'empressement, sachant que sa figure de singe n'était guère propre à le faire aimer.

Ses parents, qui tenaient beaucoup à le voir changer de figure, lui remirent une pomme d'o- range.

— Tu la donneras à celle des filles du pays qui te conviendra le mieux.

Puis le roi fit battre par le tambour de ville que toutes les filles à marier eussent à se présenter devant le palais, pour que le prince pût se choisir une épouse entre elles.

Les jeunes filles n'étaient pas trop contentes, les riches surtout, à l'idée d'avoir pour mari un homme à tête de singe, comme était le fils du roi. Mais il n'y avait rien à faire. Il fallait obéir. Elles arrivèrent donc toutes dans la cour du palais. Le prince les passa en revue ; celles devant lesquelles il avait passé sans leur donner la pomme d'orange,