Page:Fleury - Littérature orale de la Basse-Normandie, 1883.djvu/166

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l’engage à se coucher dans un bon lit, la vieille l’éveillera le lendemain. La jeune voyageuse s’obstine. Il faut céder à la un. On lui fait un lit avec de la paille fraîche ; elle se couche sans se déshabiller et s’endort, mais d’un œil seulement. Dans le haut de la nuit, elle entend le cochon qui s’éveille, se secoue et s’en va en faisant : tron ! tron !

La jeune femme sort avec lui ; elle le suit, et de bon matin, ils arrivent devant un magnifique château ou « tout plein » de gens allaient et venaient, comme s’il s’y passait quelque chose d’extraordinaire. Elle aperçoit une petite pâtoure et engage la conversation avec elle.

— Ma petite, ne pourriez-vous me dire ce que c’est que ce château et ce qu’on y va faire ?

— Madame, c’est le château des Margriettes ; et la demoiselle va se marier avec un jeune et beau prince qui est arrivé ici il n’y a pas longtemps.

— Si c’était mon mari ? pense-t-elle. — Veux-tu changer d’habits avec moi, ma petite ?

— Oh ! Madame, ne vous moquez pas de moi.

— Je ne me moque pas, je parle sérieusement. Veux-tu troquer tes habits contre les miens ?