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150 LITTÉRATURE ORALE

k reprends, selon le conseil que vous m'avez donné.

(Conii par la mère Georges.)

Le conte s'arrête-t-il là ? N'y a-t-il pas une suite expliquant les sentiments et la conduite des habitants du château des Mar- griettes? La conteuse n'en sait pas davantage. EUe ne sait pas non plus pourquoi ce pays s'appelle le pays des Margriettes ou pâquerettes rouges.

Quoi qu'il en soit, nous sommes ici en face d'une des plus gracieuses versions de l'histoire de Psyché. Tirée d'une condition inférieure, devenue l'épouse d'un haut personnage, le perdant par l'effet d'une curiosité bien naturelle et parvenant à le recon- quérir, c'est Psyché, placée dans un milieu différent, entourée de tout autres circonstances. On trouvera dans les Contes lorrains de M. Cosquin une longue et savante disseitation sur les contes dont l'histoire de Psyché est le type. Kous y ren- voyons le lecteur, ne pouvant la résiuner ici. Notre conte, du reste, tout en rappelant au début divers contes : La. Belle et la Bête, entr'autres, les noix, noisettes et marrons, produisant des prodiges quand on les 'casse, etc., offre plusieurs traits originaux ; le cochon, par exemple, servant de guide inconscient à k jeune femme vers le château des Marguerites. L'autorisa- tion de coucher trois nuits avec un personnage, à la suite des présents merveilleux d'une fée, se retrouve dans un conte du Peutamerone. Ce qui donne à notre récit un caractère local, c'est surtout le trô, qui n'est guère employé que dans notre pays, que nous sachions du moins.