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Page:Fleury - Marivaux et le Marivaudage, 1881.djvu/368

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CATHOS

Eh bien, attends-moi ; je vais te chercher quelques louis d'or que j'ai dans mon coffre… ; en prendra-t-il ?

LA RAMÉE

Oh oui ! il est homme à s'en accommoder.

CATHOS

Je vais revenir : prends toujours la bague.


Scène XX

LA RAMÉE, LE CHEVALIER


LA RAMÉE

Vous voilà déjà, Monsieur ?

LE CHEVALIER

Oui. Sais-tu si nos affaires sont avancées ?

LA RAMÉE, lui montrant la bague.

Ma foi, je crois que nous sommes au jour de l'échéance. La soubrette vient d'entrer en payement avec moi, et j'attends un peu d'or qu'elle va m'apporter encore.

LE CHEVALIER

Tout de bon ?

LA RAMÉE

Oh ! la débâcle arrive, Monsieur. Vous êtes-vous fait annoncer ?

LE CHEVALIER

Oui : on est allé avertir la Marquise, avec qui je n'aurai pas une longue conversation ; car, à te dire vrai, cette folle-là m'ennuie ; et j'arrive avec la personne que tu sais, que j'ai laissée dans un fiacre là-bas, et qui doit entrer quelques instants après moi.

LA RAMÉE

Doucement ! je vois la Marquise.


Scène XXI

LE CHEVALIER, LA RAMÉE, MADAME LA THIBAUDÈRE, MADAME LÉPINE


MADAME LA THIBAUDIÈRE, tenant une lettre.

Eh bien, Chevalier ? la voici enfin, cette réponse ! Direz-vous encore qu'on vous tient rigueur ?

LE CHEVALIER

Eh mais ! que sait-on ? cela dépend des termes du billet. Y verrai-je que vous m'aimez ? que vous n'aimez que moi ?

MADAME LÉPINE

Lisez, lisez, Monsieur le méfiant… vous y verrez vos questions résolues.

Le Chevalier lit.

MADAME LÉPINE,