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homme, s’il vit encore, aura précisé sa doctrine. Il promettait un « anarchiste complet ». Aujourd’hui ce doit en être un.

Une autre brochure, rédigée dans le même esprit sauvage, pleine de conseils criminels à l’adresse du soldat, se termine par cette recommandation :

« N.-B. — On prie tous ceux qui recevront le présent manifeste de le faire circuler dans l’armée. »

Ces brochures ont-elles circulé dans les casernes ? Peu.

Les soldats ont-ils cependant été amenés à en lire ? Certes. Certains quartiers autour des casernes ont été assaillis par des distributeurs qui agissaient à l’égard du troupier comme à l’égard du conscrit. Des feuilles de papier glissées dans les mains, pareillement à des prospectus. Depuis longtemps le ministère de la Guerre a prescrit des enquêtes, ordonné des mesures qui ont arrêté la propagande anarchiste à peu près comme on circonscrit un incendie.

« Prendre des mesures » étant le dernier mot, l’ultima ratio de la bourgeoisie lorsqu’elle sent un péril sur elle, on en prit beaucoup. Il fut interdit aux adjudants de service, aux sergents de garde, aux vaguemestres de tolérer l’entrée dans la caserne aux brochures, journaux et pamphlets anarchistes. Il n’entra plus que peu de manifestes anarchistes dans les régiments, mais les conscrits catéchisés, les lecteurs des 4,000 affiches antimilitaires — calculez par combien d’hommes une affiche peut être lue en quel-