Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/21

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nements porte généralement les écrivains à représenter les hommes au milieu de ces grands évènements, et leur fait négliger de nous les montrer dans leur intérieur. Les auteurs de mémoires ne sont pas même toujours exempts de ce défaut, quoique, bien mieux que les historiens proprement dits, ils nous fassent connaître les personnes dont ils parlent et les mœurs de leur temps : mais la plupart de ces écrivains ont pris les grands de l’ordre social pour texte de leurs écrits, et nous ont rarement dépeint les hommes des diverses professions dont les sociétés humaines se composent. Le duc de Saint-Simon nous fait bien voir les courtisans et leurs intrigues ; mais les mœurs du bourgeois de Paris ou de quelque autre partie de la France, il n’y songe même pas. Le caractère moral d’un homme du peuple ne présentait aux yeux d’un grand seigneur d’alors aucun intérêt. Cependant