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Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/262

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devant le notaire royal de Notre-Dame de Begoña dans la Biscaye, M. J. Antonio Oleaga, je vous envoie une copie du compte courant qui a existé entre nous deux. Il vous convaincra de ce qu’il n’existe aucun fonds appartenant à feu mon frère, attendu que l’affaire d’Ibanez a absorbé tout ce qui restait de lui lors de sa mort. Cette affaire aurait été terminée de suite si j’en avais eu connaissance, ou si les créanciers n’avaient été assez négligents pour laisser écouler onze années avant d’avoir fait aucune démarche pour être payés après la mort de mon frère, qu’ils ont dû avoir apprise ; de cette manière, les intérêts de la dette quoique seulement de 4 %, ont doublé le capital à payer. Tout a été fatalité dans cette mort ; la manière dont elle a eu lieu et l’époque ont fait votre malheur et m’ont occasionné à moi une infinité de peines. Oublions tout cela et tâchons d’y porter remède autant que possible.

« Mon fondé de pouvoirs et agent à Bordeaux est M. Bertera, sur lequel je vous envoie une traite ou mandat de 2,500 francs. Il sera nécessaire, pour en recevoir le montant, de lui envoyer votre certificat de vie fait devant un notaire. Tâchez de vous suffire avec cette somme en attendant que je me procure les moyens de vous faire arriver les 3,000 piastres, montant du legs à vous fait, pour votre compte et à vos risques, mais pour la sûreté duquel legs je prendrai les mesures convenables. Vous ferez bien de placer ces 3,000 piastres fortes sur les fonds publics ou sur d’autres fonds, dans le cas où les événements politiques les rendent peu sûrs, afin de vous procurer par ce moyen un revenu assuré, qu’on vous paiera tous les six mois. Vous trouverez dans ma conduite une preuve non équivoque, quoique de peu de