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Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/318

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avec eux, que j’acceptai avec satisfaction, touchée des marques de cordial intérêt qu’ils me donnaient.

Le dîner terminé, revêtue d’un joli costume d’amazone en drap gros vert, un chapeau d’homme avec un voile noir sur la tête, et montée sur un beau cheval vif et fringant, je quittai, vers six heures du soir, la ferme de Congata, marchant en tête de la petite troupe, et l’inséparable docteur, fermant la marche.

Le chemin de Congata à Aréquipa est bon, comparé aux autres chemins du pays ; cependant il ne laisse pas que de présenter des obstacles aux voyageurs. Il faut passer la rivière de Congata à gué, ce qui est dangereux à certaines époques. Il y avait peu d’eau lorsque nous la traversâmes, mais les pierres, qui se trouvaient au fond exposent les pieds des chevaux à glisser, et une chute dans cette rivière pourrait avoir des suites funestes. Mon cheval était tellement fougueux, que j’eus beaucoup de peine à le contenir. Le cher Emmanuel était mon écuyer, et, grâce à ses soins, je sortis saine et sèche.

En nous éloignant de la rivière, je vis des champs bien cultivés et des hameaux qui me parurent pauvres et peu habités. Mon compatriote,