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Aréquipa ville d’intérieur, n’offre au commerce que des ressources limitées. Le nombre des étrangers y est aussi très restreint. La seule maison française est celle de M. Le Bris. Elle existe, au Pérou, depuis dix ans, et ses affaires sont montées sur la plus grande échelle. Avant que le Pérou ne fût exploré par la concurrence, et ruiné par les guerres civiles, M. Le Bris gagna une fortune de plusieurs millions ; mais ses maisons de Valparaiso et de Lima, par trop de laisser-aller dans les affaires, éprouvèrent des pertes énormes. Il fallut que la maison centrale d’Aréquipa vînt au secours des deux autres. M. Le Bris, qui est un habile négociant, alla, successivement, se mettre à la tête de chacune des deux maisons correspondantes, et, dans peu de mois, tout fut rétabli sur l’ancien pied.

M. Le Bris est de Brest : il a trente-six ans. Sa santé frêle, délicate, a été entièrement détruite par la tourmente des affaires et l’air volcanisé d’Aréquipa. Il soufre d’une affection nerveuse qui irrite son caractère, amaigrit son corps et mine son organisation. M. Le Bris est instruit, ses manières sont celles d’un homme distingué dont l’éducation