Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/392

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

a été soignée. Son esprit fin, légèrement sardonique, donne beaucoup de piquant à sa conversation. La bonté de son cœur, la générosité de son ame sont admirables et surpassent tout ce qu’on pourrait en dire.

M. Le Bris réalise ce que je désignerais volontiers par le beau idéal du négociant. Arrivé au Pérou, dans un temps où les affaires étaient faciles, il avait pu donner un libre essor à ses vues d’ensemble, à ses idées larges et grandioses. Son génie conçoit de vastes opérations, en embrasse les détails et en confie l’exécution avec une intelligence et un discernement remarquables. Il organise le travail, le répartit entre ses nombreux commis, selon les capacités qu’il a su leur découvrir, et sa justesse de tact, de jugement est presque infaillible. Sa hardiesse dans les affaires n’est pas celle du joueur ; elle résulte de sa confiance dans l’exactitude de ses combinaisons. Très laborieux, sa régularité en tout peut servir de modèle ; et ce négociant apporte, dans ses relations commerciales, tant d’intégrité, de ponctualité, que sa parole vaut un écrit. Il est exempt de toutes ces lésineries, ces petitesses dont il semblerait que le commerce français ne peut jamais entièrement se dépouiller. M. Le Bris,