Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/403

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vues, etc., etc. Le pont, sur le Chile, est grossièrement construit et peu solide pour résister, dans certaines saisons, au torrent qui passe dessous.

Aréquipa renferme beaucoup de couvents d’hommes et de femmes ; tous ont de très belles églises. La cathédrale est très vaste, mais elle est sombre, triste, d’une architecture lourde ; Santa-Rosa, Santa-Cathalina, Santo-Francisco se distinguent par la beauté de leur coupole, d’une prodigieuse élévation. Dans toutes les églises, se voient des figures grotesques, en bois, en plâtre, personnifiant les idoles du catholicisme péruvien ; çà et là, quelques croûtes grossières donnent, aux saints qu’elles représentent, l’aspect le plus burlesque qu’on puisse imaginer. L’église des jésuites fait, à cet égard, exception : elle est plus convenable dans la représentation des saints qu’elle offre à l’invocation des dévots. Avant l’indépendance, tous ces temples, richement décorés, avaient les flambeaux, les balustrades, les colonnades des autels, etc., en argent massif et autres ornements en or ; partout ces deux métaux étaient prodigués avec plus de profusion que de goût ; mais la foi ne protège plus ces richesses : déjà plusieurs présidents et chefs de parti, après