Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, II.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
145

riches couvents d’Aréquipa. La distribution intérieure est commode : elle présente quatre cloîtres qui enferment chacun une cour spacieuse. De larges piliers en pierre supportent la voûte assez basse de ces cloîtres ; les cellules des religieuses règnent à l’entour ; on y entre par une petite porte basse : elles sont grandes et les murs y sont tenus très blancs ; elles sont éclairées par une croisée à quatre vitraux, qui, ainsi que la porte, donne sur le cloître. L’ameublement de ces cellules consiste en une table en chêne, un escabeau de même bois, une cruche en terre et un gobelet d’étain ; au dessus de la table, il y a un grand crucifix ; le Christ est en os jauni et noirci par le temps, et la croix est en bois noir. Sur la table, sont une tête de mort, un petit sablier, des heures et parfois quelques autres livres de prières ; à côté, accrochée à un gros clou, pend une discipline en cuir noir. Excepté la supérieure, pas une religieuse ne peut coucher dans sa cellule. Elles n’ont leur cellule que pour méditer dans l’isolement et le silence, se recueillir ou se reposer. Elles mangent en commun dans un immense réfectoire, dînent à midi et soupent à six heures. Pendant qu’elles prennent leur repas, une