Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, II.djvu/21

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son luxe. Avec 5,000 francs de rente je pourrai vivre partout libre et heureuse. Ce don, mon oncle, comblera tous mes vœux ; je ne veux le devoir qu’à vous seul. Je vous en bénirai, et ma vie ne sera pas assez longue pour que je puisse satisfaire la gratitude que j’en ressentirai.

En disant ces mots, j’étais allée près de lui ; je pris une de ses mains et la serrai fortement contre mon cœur. Ma voix était entrecoupée par mes larmes ; je le regardai avec une expression ineffable de tendresse, d’anxiété et de reconnaissance, attendant, en tremblant, la réponse qu’il paraissait méditer.

— Cher oncle, vous consentez, n’est-ce pas, à me rendre heureuse ? Ah ! que Dieu vous accorde de longs jours ! Mon bonheur et ma gratitude vont y répandre douceur et calme, et vous paieront ainsi grandement de tout ce que vous aurez fait pour moi.

Mon oncle sortit de son silence par un mouvement brusque. — Mais Florita, comment donc comprenez-vous cette affaire ? Pensez-vous que je puisse vous donner 20,000 piastres ? C’est une somme énorme !… 20,000 piastres !!!