n’a-t-il pas eu l’impudence de nous chasser de notre couvent pour y caserner ses soldats[1] ? et vous l’avez souffert ! ainsi que l’ont fait les prieurs des autres communautés. O mon Dieu ! ton temple est souillé ; tes prêtres sont chassés, humiliés, et pas un d’eux n’ose élever la voix pour la défense de ta cause !
Mon oncle et d’autres personnes prirent parti pour le prieur ; quelques moines se rangèrent du côté de frère Diego ; bientôt la discussion se changea en dispute, on en vint à s’injurier dans les termes les plus outrageants. La foule était accourue autour d’eux ; cette dispute captivait l’attention de tous, la rumeur était générale. — Sainte Vierge ! s’écriait celui-ci, en sommes-nous donc venus au temps de craindre d’être massacrés jusque dans les églises ? — Je te l’avais bien prédit, disait celui-ci à sa femme, que tu nous exposais davantage en nous menant dans cette église ? Je me repens bien maintenant d’avoir quitté ma
- ↑ Nieto, manquant de place pour caserner ses troupes, prit les couvents d’hommes, et les moines furent obligés de déguerpir. Cette mesure fut moins vexatoire pour ces religieux qu’on pourrait peut-être se l’imaginer : les moines, à Aréquipa, demeurent presque tous dans leur famille ; les pauvres seuls, parmi eux, habitent leurs cellules.