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Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, II.djvu/34

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bligeance de M. Le Bris ; je n’aurais jamais pu prendre sur moi d’accepter aucune de ces offres avant d’avoir la certitude de pouvoir rembourser les avances qui m’auraient été faites. Je considérai, en même temps, l’état de dépérissement dans lequel j’étais tombée. Les longues souffrances de mes cinq mois de navigation avaient altéré ma santé, et depuis que j’étais débarquée sur le sol du Pérou, je n’avais cessé d’être malade. L’air volcanisé d’Aréquipa et la nourriture qui m’était antipathique, la secousse violente que j’avais ressentie en apprenant la mort de ma grand’mère, la séparation de Chabrié, enfin la cruelle déception que me faisait éprouver la dure ingratitude de mon oncle, toutes ces causes réunies m’avaient tellement épuisée, que je croyais ne pouvoir vivre longtemps. Ma fin me paraissait prochaine, et cette certitude me rendit le calme. Je songeai que, dans cette position, je me devais entièrement à mes enfants, et surtout à ma fille, qui allait rester seule sur la terre. J’espérais que le triste spectacle de ma mort aurait peut-être la puissance d’émouvoir mon oncle, et que, dans mes derniers instants d’agonie, je pourrais lui arracher la promesse de prendre mes enfants sous sa protection, et