Aller au contenu

Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, II.djvu/353

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
349

gieux dans l’intérieur de ce monastère ; la règle conventuelle ne se montre nulle part. C’est une maison où tout se passe comme dans une autre : il y a vingt-neuf religieuses ; chacune d’elles a son logement, dans lequel elle fait sa cuisine, travaille, élève des enfants, parle, chante, en un mot, agit comme bon lui semble. Nous en vîmes même qui n’avaient pas le costume de leur ordre. Elles prennent des pensionnaires qui vont et viennent ; et la porte du couvent est continuellement ouverte. C’est un genre de vie dont on ne comprend plus le but ; on serait même tenté de croire que ces femmes se sont réfugiées dans cette enceinte pour être plus indépendantes qu’elles ne l’eussent été dans le monde. J’y trouvai une Française jeune et jolie femme, de vingt-six ans, avec sa petite fille de cinq ans ; elle vivait là, par raison d’économie, pendant que son mari voyageait pour son commerce au centre Amérique. Je ne vis pas la supérieure qu’on nous dit être malade ; ces religieuses, d’une espèce nouvelle, me parurent passablement commères ; leur couvent était sale, mal tenu, différent en toutes choses de Santa-Rosa et Santa-Cathalina : n’y trouvant rien qui méritât mon attention, je montai sur