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et de beaucoup d’eau. En quittant cette oasis jusqu’à Chorrillos, ce ne sont plus que des sables arides. Nous avions eu, pendant toute la route, un brouillard épais et humide ; j’avais ressenti un grand froid ; aussi j’arrivai malade, et me couchai après avoir bu une tasse de café bien chaud.

Je ne me levai que pour dîner ; me voyant mieux, M. Izcué me proposa d’aller dans les campagnes environnantes, dont les terres sont fertiles, visiter les champs de cannes à sucre. On me donna un cheval, et nous partîmes pour notre promenade.

Je n’avais encore vu de cannes qu’à Paris, au Jardin des Plantes ; ces vastes forêts de roseaux de huit à neuf pieds de haut, si fourrées qu’à peine un chien eût pu s’y frayer un passage, surmontées de milliers de flèches portant de petites fleurs en épi, annonçaient une puissance de végétation qui est loin de se manifester avec la même énergie dans nos champs de blé ou de pommes de terre ; et la nature, dans ces climats favorisés, me semblait convier l’homme au travail par ses plus riches récompenses. Cette culture m’inspira un vif intérêt ; et, le lende-