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de ne consommer que du sucre de l’Inde, quoiqu’il fût plus cher par les droits dont il était surchargé, jusqu’à ce que le bill d’émancipation eût été adopté par le parlement. L’accord et la constance apportés dans l’accomplissement de cette charitable résolution firent tomber les sucres d’Amérique sur les marchés anglais, et triomphèrent des résistances opposées à l’adoption du bill. Puisse une si noble manifestation des sentiments religieux de l’Angleterre être imitée par l’Europe continentale ! L’esclavage est une impiété aux yeux de toutes les religions ; y participer, c’est renier sa croyance ; la conscience du genre humain est unanime sur ce point.

La sucrerie de M. Lavalle est une des plus belles du Pérou ; son étendue est immense, sa situation des plus heureuses ; elle longe la mer ; les vagues viennent se briser sur les rochers de la plage.

M. Lavalle a fait construire, pour son habitation, une maison des plus élégantes. Rien n’a été épargné pour sa solidité ou son embellissement. Ce petit palais manufacturier est meublé avec une grande richesse et dans le dernier goût. Des tapis anglais, des meubles, pendules et