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RICHE OU AIMÉE ?

Calais et nous est bien connue. Nous avons vu le jeune homme, lui-même, très souvent depuis deux ans, chez des amis communs, où il venait pendant ses congés ; car notre futur gendre est militaire, lieutenant de chasseurs à cheval, et actuellement en garnison à Paris. »

— C’est cela, interrompit André, c’est bien lui, Philippe d’Ulis.

— Vous le connaissez ! exclama Gisèle, ah ! dites-moi, comment est-il ?

— Je ne le connais guère, car il y a longtemps que je ne l’ai vu ; mais à l’école, il était charmant garçon.

— Charmant garçon, c’est bien vague, observa Gisèle ; voyons, monsieur André, précisez, est-il beau ?

— Très joli homme ; blond, taille moyenne, yeux bleus, teint frais, moustaches blondes, dents blanches, front haut, menton carré ; signes particuliers : porte un monocle… Etes-vous contente, cette fois, mademoiselle, et ne voilà-t-il pas un signalement de passeport ?

— Je n’ai rien à y reprendre, fit Gisèle riant, donnez-moi un portrait moral aussi précis, je vous tiendrai quitte et me déclarerai satisfaite.

— Au moral, il m’est plus difficile de le dépeindre, fit André ; je le crois intelligent, très bon camarade, d’excellente conduite et d’humeur très ijyeuse ; hors cela, je n’oserais vraiment rien en dire, de peur de me tromper.

— Au demeurant, interrogea encore Gisèle, le prenez-vous pour un homme séduisant ? Car, lorsque je pense que Marcelle s’en est éprise…

— Je le tiens pour très séduisant ; un peu sentimental, mais ce n’est pas pour déplaire aux jeunes filles.

— Surtout à ma cousine, car elle est, elle-même, pas mal romanesque, la chère Marcelle.

— Et de la fortune, demanda à son tour Mme de Lacourselle, cet officier en a-til ?

— Pour cela, non, je ne le crois pas, répondit André.

— Quoi ! exclama Mme de Lacourselle, il n’aurait rien, mais rien du tout ?