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RICHE OU AIMÉE ?

— Oui, fit-elle, des personnes de Paris, il y a une station à deux pas de la forêt.

— Vous avez aussi convié tout le voisinage de Bloicy, continua son mari.

Cette fois, Mme d’Azas prit le parti de ne plus répondre.

— Chateaublon, vous êtes des nôtres, fit le comte d’Azas ; ce sera, je vous assure, très amusant et très curieux à voir.

— Volontiers, fit le jeune homme. — Vous vous tiendrez prêt vers midi, nous demanderons à ma mère de déjeuner plus tôt, car il faut, faisant partie du comité, que nous soyons là des premiers.

Il y eut un petit silence.

Gisèle, très rouge, regardait avec attention le fond de son assiette.

— Vraiment, ma chère nièce, dit tout à coup Mme de Lacourselle, vous avez le monopole des idées nouvelles et heureuses ; je suis persuadée que ce garden-party de bienfaisance va être charmant.

— Ce n’est pas moi qui l’ai imaginé, ma tante, l’honneur en revient à la duchesse ; elle a seulement bien voulu m’appeler au plaisir de l’aider un peu.

— Je suis persuadée que vous avez répondu à merveille à sa confiance, et que ce sera une vraie fête des yeux et de l’esprit que celle à laquelle vous conviez vos amis. Vous y allez, Léonie ? continua Mme de Lacourselle, s’adressait à sa belle-sœur.

— Grand Dieu, non ! fit celle-ci ; ces équipées-là ne sont guère plus de mon âge.

— Pourtant, c’est, ce me semble, une chose d’autant plus attrayante qu’on ne la reverra plus dee sitôt, sans doute, dans ce pays.

Mme d’Azas, à ces mots, parut prendre une résolution subite et, les lèvres un peu plus pincées que de coutume :

— On ne peut jamais savoir, dit-elle. Je ne vous demande pas, ma tante, de venir avec nous, car, ainsi que ma mère l’a dit, tout à l’heure, ce long voyage, très fatigant, n’est pas de votre âge à toutes deux ; quant à Gisèle, je ne puis pas non plus lui proposer de l’emmener, car mes fonctions de dame