belle et douce existence : tous les observateurs s’accordent à lui donner une très-longue vie ; quelques-uns même en ont porté la durée à trois cents ans, ce qui sans doute est fort exagéré ; mais Willughby, ayant vu une oie qui, par preuve certaine, avait vécu cent ans, n’hésite pas à conclure de cet exemple que la vie du cygne peut et doit être plus longue, tant parce qu’il est plus grand, que parce qu’il faut plus de temps pour faire éclore ses œufs, l’incubation dans les oiseaux répondant au temps de gestation dans les animaux, et ayant peut-être quelque rapport au temps de l’accroissement du corps, auquel est proportionnée la durée de la vie. Or, le cygne est plus de deux ans à croître, et c’est beaucoup, car dans les oiseaux le développement entier du corps est bien plus prompt que dans les animaux quadrupèdes[1]. »
Willughby conclut donc la longue vie du cygne de la vie de cette oie qui avait vécu cent ans, par preuve certaine. Cette preuve cer-
- ↑ Histoire du Cygne.