Page:Flourens - De la longévité humaine et de la quantité de vie sur le globe (1855).djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 121 —

la cinquième année… que cette masse énorme vint échouer à la côte sur un banc de sable. Au mois de mars 1804, le pêcheur enleva les défenses et s’en défit pour une valeur de cinquante roubles, etc., etc. » — J’abrège cet étonnant récit. Lorsque, en 1806, M. Adams, membre de l’Académie de Saint-Pétersbourg, vit cet animal, reste si étrangement conservé d’une population éteinte, il le trouva déjà fort mutilé. — « Les Iakoutes du voisinage, dit M. Cuvier, en avaient dépecé les chairs pour nourrir leurs chiens ; des bêtes féroces en avaient aussi mangé ; cependant le squelette se trouvait encore entier, à l’exception d’un pied de devant. L’épine du dos, une omoplate, le bassin et les restes des trois extrémités étaient encore réunis par les ligaments et par une portion de la peau… La tête était couverte d’une peau sèche ; une des oreilles, bien conservée, était garnie d’une touffe de crins ; on distinguait encore la prunelle de l’œil. Le cerveau se trouvait dans le crâne, mais desséché… ; le cou était garni d’une longue crinière ; la peau était couverte de crins noirs et