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d’un poil ou laine rougeâtre ; ce qui en restait était si lourd que six personnes eurent beaucoup de peine à le transporter. On retira, selon M. Adams, plus de trente livres pesant de poils et de crins que les ours blancs avaient enfoncés dans le sol humide en dévorant les chairs[1]… »

Tout ce récit est plein d’intérêt ; mais je prie qu’on veuille bien y remarquer surtout cette circonstance que le mammouth était couvert de laine et de poil, parce qu’elle a eu bien de l’influence sur les opinions de M. Cuvier.

Il avait dit, dans son Discours sur les révolutions du globe, à propos des grands quadrupèdes[2] conservés tout entiers dans la glace

  1. Rech. sur les oss. foss., t. II, p. 131.
  2. C’est-à-dire à propos de ce mammouth et du rhinocéros fossile découvert en 1771 sur les bords du Wiluji. — « Pallas publia, en 1773, la découverte étonnante d’un rhinocéros entier, trouvé avec sa peau, en décembre 1771, enseveli dans le sable, sur les bords du Viluji, rivière qui se jette dans la Léna, au-dessous d’Iakoutsk… » (Cuvier, Rech. sur les oss. foss., t. III, p. 87.) Ce rhinocéros était aussi couvert de poils. Pallas lui-même vit encore, au mois de mars de 1772, le crâne et les pieds revêtus de leur peau, de leurs ligaments, de leurs tendons, et des