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Je reprends mon énumération des espèces perdues. À côté du mammouth il faut placer le mastodonte.

En 1739, un officier français, M. de Longueil, naviguant sur l’Ohio, quelques gens de sa suite trouvent une dent énorme, et de toutes les dents de quadrupèdes assurément la plus grosse qu’on eût jamais vue. À son retour, M. de Longueil la porte à Buffon ; et c’est à l’aspect de cette dent que Buffon conçoit la grande idée des races éteintes. « Tout porte à

    dont on trouve les ossements fossiles en si grande abondance dans les climats du nord, où les éléphants actuels ne pourraient pas vivre. Mais un éléphant que l’on suppose avec vraisemblance contemporain du dernier cataclysme, et que l’on a trouvé dans une masse de glace, bien conservé avec ses chairs et dont la peau était recouverte d’une grande quantité de poils, a prouvé que cette espèce d’éléphants était garantie par ce moyen du froid des climats septentrionaux qu’elle pouvait habiter et même rechercher. La découverte de cet animal a donc confirmé ce que la théorie mathématique de la terre nous apprend, savoir que, dans les révolutions qui ont changé la surface de la terre et détruit plusieurs espèces d’animaux, la figure du sphéroïde terrestre et la position de son axe de rotation sur sa surface n’ont subi que de légères modifications. » (Exposition du système du monde, t. II, p. 138, 5e édition.)