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ses intestins sont sept ou huit fois plus longs que son corps. L’homme n’est donc point naturellement carnivore.

Dans tous les animaux, la forme des dents molaires donne le régime. Le lion, qui n’a que des molaires tranchantes, se nourrit exclusivement de proie et même de proie vivante ; le chien, qui a deux molaires tuberculeuses, c’est-à-dire à pointes mousses, commence à pouvoir mêler quelques végétaux à sa nourriture ; l’ours a toutes ses dents tuberculeuses et peut se nourrir entièrement de végétaux[1].

L’homme n’est donc pas carnivore : il n’est pas non plus essentiellement herbivore. Il n’a point comme l’animal ruminant, par exemple, l’animal herbivore par excellence, des dents molaires à couronne alternativement creuse et saillante, un estomac qui se compose de quatre estomacs, et des intestins jusqu’à vingt-huit et quarante-huit fois plus longs que son corps. Les intestins du mouton sont vingt-huit fois

  1. Un ours, que je fais nourrir, depuis cinq ans bientôt, avec du pain bis et des carottes, en est venu au point de ne plus vouloir toucher à la chair.