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taine forme abstraite, qui n’est plus guère d’usage.

Nous nous déshabituons, chaque jour davantage, des grandes questions et du tour abstrait. Nous nous réduisons de plus en plus, et comme de parti pris, aux petites expériences et aux menus détails. Toutes nos sciences se font sciences de laboratoire, et nous oublions les grands phénomènes de la nature.

« Ceux qui aiment à entrer dans le détail des sciences, disait Leibnitz, méprisent les recherches abstraites et générales ; et ceux qui approfondissent les principes entrent rarement dans les particularités. Pour moi, ajoutait-il, j’estime également l’un et l’autre. »


L’objet de ce livre est l’étude de la vie.

J’y étudie successivement la durée, la quantité, les formes, la formation, l’apparition de la vie.

Toutes ces questions ont la même forme, et l’on peut la blâmer dans toutes.

Toute question généralisée, et traduite en langage philosophique, prend nécessairement un tour abstrait.

Ce n’est même que par ce langage philoso-