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phique, par ce tour abstrait, que toutes les grandes vérités passent, peu à peu, du domaine spécial de nos écoles dans le domaine universel de l’esprit humain.


Je conviens encore que ma question de la quantité de vie est fort neuve. Mais est-ce là un tort ? Je ne puis le croire. J’ose même espérer qu’on me saura gré, un jour, de l’avoir introduite. Toute question nouvelle nous découvre un nouvel aspect des choses, et les grandes choses veulent être vues sous tous leurs aspects.


Dès ce moment même, l’étude de la quantité de vie nous a donné ces trois lois, aussi belles que simples :

La première, que, depuis que la vie est sur ce globe, le nombre des espèces y va sans cesse en diminuant ;

La seconde, que, à mesure que certaines espèces disparaissent, le nombre des individus s’accroît dans les autres ;

Et la troisième, que, plus l’empire de l’homme se fait sentir, plus les espèces supérieures dominent sur les espèces inférieures.

Ainsi donc, des espèces disparaissent, mais le nombre des individus s’accroit dans d’autres espèces ; le nombre des individus diminue dans