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mêmes qui ont amené les révolutions du globe. Les révolutions du globe ont-elles produit quelque effet sur la fixité des espèces ? Elles n’en ont produit aucun.

Un nombre, un grand nombre, un nombre presque infini d’espèces ont disparu ; aucune n’a dégénéré.

On faisait cette objection à M. Cuvier, savoir : que les espèces actuelles pouvaient bien n’être qu’une dégénération des espèces perdues, dégénération qui se serait opérée petit à petit, et par des modifications graduelles. « Mais, répondait M. Cuvier, si les espèces ont changé par degrés, on devrait trouver des traces de ces modifications graduelles ; entre le palæothérium et les espèces d’aujourd’hui on devrait découvrir quelques formes intermédiaires, et jusqu’à présent cela n’est point arrivé. Pourquoi les entrailles de la terre n’ont-elles point conservé les monuments d’une généalogie si curieuse, si ce n’est parce que les espèces d’autrefois étaient aussi constantes que les nôtres[1] ? »

  1. Disc. sur les révol. de la surf. du globe.