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Relativement au point de vue qui m’occupe ici, je partage les espèces perdues en deux classes : ou elles sont très-nettement distinctes des nôtres, et alors elles n’ont pas dégénéré, elles ne sont pas devenues les nôtres ; ou elles en sont si voisines qu’on ne peut les en distinguer, qu’elles n’en sont pas distinctes, qu’elles sont les mêmes. Ces espèces, restées les mêmes, ont bien moins dégénéré encore.

Les chevaux fossiles ne diffèrent en rien des chevaux actuels : ce sont les mêmes chevaux. Le type du cheval n’a donc point été altéré par les révolutions du globe.

Le type de l’éléphant ne l’a pas été davantage. Selon M. de Blainville, le mammouth ou éléphant fossile est le même animal que l’éléphant actuel des Indes. Selon M. Cuvier, le mammouth et l’éléphant des Indes sont deux espèces distinctes. Je prends l’opinion de M. de Blainville : si le mammouth est le même animal que l’éléphant des Indes, les révolutions du globe n’ont donc rien fait à l’espèce ; l’espèce n’a pas changé. Je passe à l’opinion de M. Cuvier : si le mammouth et l’éléphant