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des Indes sont deux espèces distinctes, les révolutions du globe n’ont donc pas empêché ces deux espèces de rester distinctes ; elles n’ont pas fait que deux espèces si voisines soient passées de l’une à l’autre.

Il fut un temps où la Sibérie était peuplée d’éléphants : ces éléphants ont disparu ; mais ils n’ont pas laissé, à leur place, des éléphants modifiés, ou dégénérés.

Il fut un temps où l’Amérique était peuplée de mastodontes. Ces mastodontes ont disparu ; mais ils n’ont pas laissé à leur place d’autres formes de mastodontes.

Il fut un temps où le sol de Paris était couvert de palæothériums et d’anoplothériums. Ces palæothériums et ces anoplothériums ont disparu ; mais nous ne voyons aucun animal d’aujourd’hui que nous puissions faire venir de ceux-là par une modification, par une dégénération quelconque.

Concluons donc que les espèces restent constantes, qu’elles sont fixes, que rien ne les fait changer, et que les causes violentes, les causes brusques ne peuvent pas plus, ne font