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tence des germes, nous dit naïvement : « La philosophie, ayant compris l’impossibilité où elle était d’expliquer mécaniquement la formation des êtres organisés, a imaginé heureusement qu’ils existaient déjà en petit, sous la forme de germes ou de corpuscules organiques[1]. »

Je prie le lecteur de remarquer ces mots : la philosophie a imaginé heureusement. La préexistence des germes n’est en effet qu’un expédient philosophique heureusement imaginé, et, comme tous les expédients de ce genre, imaginé pour masquer une impuissance.

Le célèbre naturaliste Swammerdam, après avoir retrouvé le papillon dans la chrysalide, la chrysalide dans le ver, le ver dans l’œuf, ravi d’enthousiasme à l’aspect de ces belles découvertes, s’était écrié : « Pour exposer en deux mots mon opinion, il suffit de dire ici que je crois qu’il ne se fait point de vraie génération dans la nature, encore moins de

  1. Consid. sur les corps organisés : chap. Ier, § 1.