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génération fortuite, mais que la production des êtres n’est autre chose que le développement de leurs germes déjà existants[1]. »

Aussitôt Malebranche et Leibnitz s’emparèrent de ce point de vue.

« Des personnes fort exactes aux expériences, dit Leibnitz, se sont déjà aperçues de notre temps qu’on peut douter si jamais un animal tout à fait nouveau est produit, et si les animaux tout en vie ne sont déjà en petit avant la conception dans les semences aussi bien que les plantes…[2]. » C’est ici, dit-il encore, que les transformations de MM. Swammerdam, Malpighi et Leuwenboeck, qui sont des plus excellents observateurs de notre temps, sont venues à mon secours et m’ont fait admettre plus aisément que l’animal ne commence point lorsque nous le croyons, et que sa génération apparente n’est qu’un développement et une espèce d’augmentation…[3] »

  1. Hist. des Insectes.
  2. Œuvres compl., t. VI, p. 431.
  3. Ibid., p. 125.