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Et voilà les germes préexistants établis.

On sait que Leibnitz ne s’en tînt pas là. Après avoir posé le principe que les êtres ne commencent pas, il en tira bien vite la conséquence qu’ils ne finissent pas non plus. « Cette doctrine étant posée, dit-il, il sera raisonnable de juger que ce qui ne commence pas de vivre ne cesse pas de vivre non plus, et que la mort, comme la génération, n’est que la transformation du même animal qui est tantôt augmenté, tantôt diminué[1]. »

Leibnitz voulait des idées qui se soutinssent, qui se suivissent, qui fissent chaîne : « J’aime, disait-il, les maximes qui se soutiennent ; » et ceci nous rappelle le mot de Fontenelle sur ce philosophe : « Qu’avec lui on eût vu le bout

  1. Leibnitz ajoute : « Et cela nous découvre encore des merveilles de l’artifice divin, où l’on n’aurait jamais pensé, c’est que les machines de la nature, étant machines jusque dans leurs moindres parties, sont indestructibles à cause de l’enveloppement d’une petite machine dans une plus grande à l’infini. » Œuvres complètes, t. VI, p. 431.