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J’ai coupé des naïdes en dix, en douze, en quinze, en vingt morceaux. Chaque morceau coupé, après quelques contorsions, devient immobile : bientôt son épiderme se détache et l’enveloppe comme d’une sorte de cocon. Dès le deuxième ou troisième jour, les deux bouts du fragment de naïde paraissent déjà allongés, coniques, à demi transparents : c’est un commencement de reproduction de la tête et de la queue. Au bout de trois jours, le morceau coupé se dégage de son enveloppe, et l’on a sous les yeux une naïde complète. À chaque extrémité, on voit trois ou quatre anneaux de nouvelle formation, et que l’on distingue facilement des anciens, parce qu’ils sont beaucoup plus pâles.

Au bout d’un mois, le bout caudal de nouvelle formation a jusqu’à quarante anneaux, et le bout supérieur en a huit ou dix. À la merveille même de la reproduction s’en est ajoutée une autre, celle de la rapidité de reproduction.

Si l’on coupe la patte d’une salamandre, cette patte repousse : si on la coupe une seconde fois, une troisième, elle repousse encore.