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cette tournure d’esprit qui l’a fait réfléchir avec succès… La forme même de ses ouvrages annonce un génie original. Ce sont des dialogues entre Théorique et Pratique ; et c’est toujours Pratique qui instruit Théorique, écolière fort ignorante, fort indocile, et fort abondante en son sens. Je le crois le premier qui ait fait des leçons publiques d’histoire naturelle[1]… »

Tout cela est aussi vrai que bien dit. On ne pouvait mieux sentir Palissy. Ce simple ouvrier touche aux questions les plus élevées de la science, et quelquefois il les résout. Il a résolu celle des coquilles fossiles.

« Et parce qu’il se trouve, dit-il, des pierres remplies de coquilles, jusques au sommet des plus hautes montaignes, il ne faut pas que tu penses que lesdites coquilles soient formées comme aucuns disent que nature se joue à faire quelque chose de nouveau[2]. » Il ajoute : « Quand j’ai eu de bien près regardé

  1. En 1575, à Paris. — Venel : article Chimie de l’Encyclopédie.
  2. Œuvres de Bernard Palissy, p. 88, édition de Faujas de Saint-Fond.