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aux formes des pierres, j’ay trouvé que nulle d’icelles ne peut prendre forme de coquilles ni d’autre animal, si l’animal mesme n’a basti sa forme[1]. » — « Il faut donc conclure, dit-il encore, que, auparavant que ces dites coquilles fussent pétrifiées, les poissons qui les ont formées estoyent vivants dedans l’eau,… et que, depuis, l’eau et les poissons se sont pétrifiés en un mesme temps, et de ce ne faut douter[2]. »

Et de ce ne faut douter. On voit quelle est l’assurance de Palissy. Et cependant il avait contre lui toute l’école, qui voulait alors que les coquilles fossiles ne fussent que des jeux de la nature. Mais il écoutait peu l’école, et ne lisait pas ses livres.

Ce n’est pas qu’il n’eût été bien aise de les lire, et cela par une raison qu’il nous dit fort naïvement, c’est qu’il aurait pu les contredire.

« J’eusse été fort aise, dit-il, d’entendre le latin et lire les livres des philosophes, pour

  1. Œuvres de Bernard Palissy, p. 98, édition de Faujas de Saint-Fond.
  2. Ibid.. p. 90.