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Il publia, en 1685, son histoire de la terre sous le litre de Protogæa[1].

Il voit, d’abord, que les coquilles fossiles ne sont que les dépouilles, les restes de véritables animaux ; il voit, ensuite, que la mer a longtemps couvert la terre ; et, jusque-là, il est d’accord avec Palissy, Stenon, Woodward, qui veulent tous, en effet, que tout ait commencé par l’eau. Mais ce qu’ils appellent commencement ne l’est pas pour lui. Sa vue se porte bien plus loin. Avant l’état aqueux du globe, il en voit un autre et beaucoup plus ancien, qui fut l’état igné. La terre a commencé par être brûlante ; tout y a subi l’action du feu ; tout y est du verre ou de la nature du verre[2].

Le vaste génie de Leibnitz embrasse toute l’étendue des temps. Le premier des hommes, il pose les deux principes qui ont successivement formé et reformé le globe, le feu et l’eau ; et,

  1. Protogæa, sive de prima facie telluris, etc. : Act. Lips. 1683. Gott. 1748.
  2. « … Hinc facile intelligas vitrum esse velut terræ basin, et naturam ejus sub cæterorum plerumque corporum larvis latere… » Protogæa, p. 5, édit. de 1748.