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Les chronomètres de Deluc sont le moyen heureux sur lequel il fonde sa chronologie nouvelle : il les observe, il les compare ; il étudie tout ce qui a pu en troubler la marche.

« Si, dit-il, partant de la quantité de couches de terre végétale que nous trouvons aujourd’hui, et de ce que nous connaissons de la manière dont elles se forment, nous voulions en déduire l’âge de nos continents, sans avoir égard à ce qui a dû retarder la végétation dans l’origine, nous les ferions plus jeunes que l’histoire certaine ne peut nous le permettre[1]. »

Il dit, à propos des fleuves : « Les fleuves charrièrent d’abord à la mer une quantité de matières incomparablement plus grande que celle qu’ils charrient aujourd’hui, et, par conséquent, si leur accumulation, considérée par la simple comparaison de ses progrès avec ce qui existe déjà, peut nous conduire à une erreur sur le temps, ce sera en excès et non en défaut. Cependant encore ce phé-

  1. Deluc : t. V, iie partie, p. 491.