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§ 2.Rapport du récit de Moïse arec les monuments de la nature.

Deluc s’est appliqué à suivre ces rapports dans un grand détail. Il n’est pas besoin de ce détail. Il y a eu un déluge. Moïse le dit ; et la terre entière le dit et le raconte comme Moïse. Faudra-t-il, avec Deluc, avec Buffon lui-même, se perdre en dissertations sur le mot jour ? « Que pouvons-nous entendre, dit Buffon, par les six jours que l’écrivain sacré nous désigne si précisément en les complant les uns après les autres, sinon six

    l’ère des deltas et l’ère des dunes, ne remonte qu’à une époque assez peu éloignée de nous.

    « Nous voyons, ajoute-t-il, par la faiblesse de la largeur de la bande des dunes, comparée à son extension incessante, que le moment où le mouvement a commencé n’est pas très-reculé : on trouverait quelques milliers d’années, et pas en très-grand nombre. Si nous comparons ce résultat avec celui des observations relatives à la végétation, nous voyons qu’il y a certains végétaux dont deux vies successives forment un total aussi long que toute l’ère des dunes ; il y a même peut-être des végétaux aussi anciens que le commencement des dunes actuelles. C’est dans ce cadre, extrêmement simple, que se trouve renfermée toute l’histoire des hommes… » (Leçons de géologie pratique, t. I, p. 219.)