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« L’affreux spectacle d’un monde détruit, dit Boulanger, dans son livre de l’Antiquité dévoilée, fit sur l’homme des impressions si étranges et si profondes, qu’il en résulta nécessairement des principes qui ont influé sur sa conduite et sur celle de sa postérité[1]. »

Mais pourquoi citer Boulanger, quand je puis citer Buffon ? Car Buffon ne dédaigne pas d’employer ici les mêmes idées, en les agrandissant par le style. Il peint « les premiers hommes, témoins des mouvements convulsifs de la terre,… n’ayant que les montagnes pour asiles contre les inondations, chassés souvent de ces mêmes asiles par le feu des volcans, tremblants sur une terre qui tremblait sous leurs pieds, nus d’esprit et de corps[2]… »

Et, comme il le dit si bien, « ces hommes, profondément affectés des calamités de leur premier état, et ayant encore sous les yeux les ravages des inondations, les incendies des volcans, les gouffres ouverts par les secousses de la terre, ont conservé un sou-

  1. L’antiquité dévoilée par ses usages, t. I, p. 12.
  2. Époques de la nature, viie époque.