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du pain, du mouton, des perdrix, etc., etc. Tous ces aliments sont propres aux vieillards : s’ils sont sages, ils doivent s’en contenter et n’en point chercher d’autres. »

Je demande ce que Cardan pouvait désirer de plus. Mais ce n’est pas tout. Cornaro tient si fort à n’omettre rien de ce qui regarde son régime qu’il nous raconte, avec un grand détail, comment, ayant consenti, par déférence pour ses amis, à prendre quatorze onces de nourriture par jour au lieu de douze, cette petite augmentation de deux onces faillit lui coûter la vie.

« Il y a environ quatre ans que je fus sollicité puissamment à faire une chose qui pensa me coûter cher. Mes parents, que j’aime et qui ont pour moi une véritable tendresse, « mes amis, pour qui j’ai toujours eu de la complaisance, enfin les médecins, qui sont ordinairement les oracles de la santé, se joignirent tous ensemble pour me persuader que je mangeais trop peu, que la nourriture que je prenais n’était pas suffisante dans un âge aussi avancé que le mien, et que je ne devais