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Voilà donc le régime de Cornaro : douze onces de nourriture solide et quatorze onces de vin par jour. Encore diminua-t-il cette quantité avec l’âge. Il en vint à faire un repas d’un seul jaune d’œuf ; il finit par faire, d’un seul jaune d’œuf, deux repas. Tout le merveilleux de son régime était la sobriété.

Ajoutons pourtant qu’en mettant la sobriété au-dessus de toutes les autres précautions, il n’en négligeait aucune. « Je fais en sorte, dit-il, de me préserver du grand froid et du grand chaud ; je ne fais point d’exercices violents ; je me suis abstenu des veilles… ; je n’ai point habité les lieux où l’on respire un air mauvais, et j’ai toujours évité, avec un soin égal, d’être exposé au grand vent et à l’excessive ardeur du soleil… »

Le moral fait beaucoup au physique. Cornaro s’était choisi les deux exercices les plus doux de l’esprit et du cœur, la culture des lettres et la bienfaisance.

« J’ai le bonheur, dit-il, d’avoir de fréquentes conversations avec des gens savants dont je tire toujours de nouvelles