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lumières[1]… Je vois avec curiosité les ouvrages nouveaux ; je me fais un plaisir de revoir ceux que j’ai déjà vus… S’il m’est permis de citer des futilités, je dirai qu’à l’âge de quatre-vingt-trois ans, la vie sobre que je mène m’a conservé assez de liberté d’esprit et de gaîté pour composer une pièce de théâtre qui, sans choquer les bonnes mœurs, est fort divertissante… »

C’étaient là les plaisirs de son esprit. Son cœur en goûtait d’autres qui étaient plus délicats encore. Il se voyait entouré de onze petits-enfants, dont il aimait à contempler les jeux ; des habitants de ses terres, à qui il avait donné le moyen d’avoir toujours abondamment toutes les choses nécessaires à la vie, en défrichant des terres incultes, en desséchant des marais, en arrosant et engraissant des campagnes que l’aridité de leur sol rendait stériles.

Il avait concouru à embellir et fortifier Ve-

  1. Il fut uni d’une étroite amitié avec le célèbre poëte philosophe Speroni ; il accueillit chez lui l’architecte Falconetto ; le poëte comique Beolco, dit Ruzzante, fut son commensal, etc.