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un par son essence, il est multiple par ses facultés. Et le développement de ces facultés n’est pas simultané, il est successif. Celles qui dominent à un âge ne sont pas celles qui domineront à un autre. Qui suivrait, sous ce point de vue, le jeu de nos facultés dans les écrivains qui ont longtemps vécu et longtemps écrit, dans un Bossuet, dans Fontenelle, dans Voltaire, les verrait se succéder les unes aux autres ; il verrait que, tandis que quelques-unes s’affaiblissent, d’autres s’élèvent ; et peut-être ne trouverait-il pas que celles qui s’élèvent dans la vieillesse fussent les moins précieuses.

Le livre de Cornaro se compose de quatre Discours[1]. Le troisième a pour titre particulier : Lettre à monseigneur Barbaro, patriarche d’Aquilée, et commence par ces mots : « Il faut avouer que l’esprit de l’homme est l’un des plus sublimes ouvrages de la Divinité. »

Il écrivit le premier à 83 ans, le second à

  1. Publiés d’abord isolément, ces quatre Discours furent ensuite réunis sous le titre collectif de Discorsi della vita sobria, etc. La première édition, composée de trois Discours, parut en 1538 à Padoue.