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compris. Il a même cherché, et il est, je crois, le premier qui l’ait fait, la loi physiologique de cette durée. « Comme le cerf, dit-il, est cinq ou six ans à croître, il vit aussi sept fois cinq ou six ans, c’est-à-dire trente-cinq ou quarante ans. » Il dit ailleurs : « La durée de la vie peut se mesurer en quelque façon par celle du temps de l’accroissement. Un animal qui prend en peu de temps tout son accroissement périt beaucoup plus tôt qu’un autre auquel il faut plus de temps pour croître. » Il dit de l’homme : « L’homme qui ne meurt point de maladies vit partout quatre-vingt-dix ou cent ans. »

Cornaro pensait, sur la durée de la vie de l’homme, comme Buffon, quoique par des raisons moins savantes. « Lorsque l’homme, dit-il, est parvenu à quarante ou cinquante ans, il doit savoir qu’il est à la moitié de sa vie. » — « J’ai la certitude, dit-il encore, de vivre plus de cent ans. » Les gens nés d’une bonne complexion lui paraissent devoir aller au moins jusqu’à six vingt ans, et ce n’est que parce qu’il n’a pas été aussi bien com-