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posé qu’il veut bien se réduire à n’espérer pas de vivre guère plus d’un siècle.

Il y aura bientôt une quinzaine d’années que j’ai commencé une suite de recherches sur la loi physiologique de la durée de la vie, soit dans l’homme, soit dans quelques-uns de nos animaux domestiques. Le résultat le plus frappant de ce travail, ainsi qu’on le verra tout à l’heure[1], est celui-ci, savoir, que la durée normale de la vie de l’homme est d’un siècle.

Une vie séculaire, voilà donc ce que la Providence a voulu donner à l’homme. Peu d’hommes, il est vrai, arrivent à ce grand terme ; mais aussi combien peu d’hommes font-ils ce qu’il faudrait faire pour y arriver ? Avec nos mœurs, nos passions, nos misères, l’homme ne meurt pas, il se tue. « Quelle fureur ! quelle folie ! » pourrait s’écrier une fois encore Cornaro. Malgré cela, on voit des centenaires. On vit partout cent ans avec une bonne constitution, et même avec une mauvaise, témoin Fontenelle, Cornaro et d’autres. Haller, qui a ras-

  1. Dans le chapitre sur la Longévité humaine.