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faire fête, on le fit trop manger : il mourut d’indigestion. Harvey le disséqua. Tous ses viscères étaient parfaitement sains ; les cartilages de ses côtes n’étaient pas ossifiés, etc. ; il aurait pu vivre encore plusieurs années : il était mort d’accident.

Haller se demande ensuite quelle est la durée naturelle, c’est-à-dire régulière, normale, de la vie de l’homme ; il accumule les faits, et finit par conclure que cela n’est pas facile à dire : Annos definire, dit-il, erit difficilius[1].

Haller avait prodigieusement lu ; il cite beaucoup et décide peu.

Buffon avait peu lu : il se borne, en chaque genre, à deux ou trois auteurs principaux. En revanche, il leur prend tout : il cherche plus à penser qu’à s’instruire ; il étudie moins qu’il n’imagine, mais il a du coup d’œil, de l’élan, de la décision, de la hardiesse, toutes choses qui s’obscurcissent et s’effacent de plus en plus dans le savant Haller, à mesure qu’il étend son érudition et multiplie ses lectures.

  1. Elementa physiologiæ, tom. VIII. lib. xxx, p. 96.